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Un coq fier mais humble
02/07/2006
Par MICHAEL BALCAEN
De Sports.fr, à Francfort
L'exploit contre le Brésil à peine consommé, l'équipe de France savoure. De passage en zone mixte, la tête encore dans les étoiles, les hommes de Raymond Domenech ne veulent pas griller les étapes. Le discours général est linéaire: on va profiter de cet énorme succès avant de se concentrer sur le prochain rendez-vous face au Portugal. Une demi-finale qui apparaît dans les cordes de ces Bleus-là. Pour autant, ils n'ont pas l'intention de se croire arrivés avant l'heure et jurent qu'ils prennent le Portugal très au sérieux.
Les Bleus ont savouré après le succès contre le Brésil.Les sourires sont larges et trahissent une immense joie. Après avoir communié avec les supporters présents à Francfort, quelques joueurs avaient traîné sur la pelouse, dansant au rythme d'un ‘I will survive' qui avait enflammé les spectateurs tricolores avant même le début de la rencontre. Car, oui, l'équipe de France a gagné sur le terrain le droit de bomber le torse.
Quasiment donnés pour mort il y a un peu plus d'une semaine, les Bleus viennent d'éliminer le grand favori brésilien avec une place en demi-finale de la Coupe du monde à la clé.
Une confirmation que la performance réalisée face à l'Espagne n'était pas une prestation isolée, une sorte d'ode à l'orgueil blessé d'un Zidane que toute l'équipe souhaite chérir. Non, il ne s'agissait pas d'un ‘one shot', cette équipe vaut bien plus que ça et la maîtrise affichée face au Brésil en reste la meilleure preuve. "Nous avons une base défensive intéressante, c'est une super indication pour la suite. Si on reste sur les mêmes bases on pourra aller loin. Vivre une Coupe du monde, c'est extraordinaire, il faut savourer pleinement", jubile un Louis Saha entré en toute fin de rencontre à la place du buteur, Thierry Henry.
"Un groupe humble"
Savourer certes, mais tout en pensant à la prochaine étape: le Portugal. «Il ne faudra pas négliger le Portugal. Ils ont un jeu défensif un peu comme nous. Il faudra les prendre très au sérieux car c'est une équipe redoutable», prévient Claude Makelele. C'est une évidence, la victoire face au Brésil, aussi belle soit-elle, ne prendra réellement toute sa saveur que s'il s'agit d'un tremplin vers le titre, objectif annoncé par tous, et que la France sait atteignable depuis qu'elle l'a enlevé une première fois en 1998. Un discours emprunt à la fois de certitude et d'humilité, preuve indéniable que ce groupe ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas, un champion avant l'heure.
"On doit continuer à se libérer et surtout ne pas faire de calcul. Ce groupe est humble, il a les pieds sur terre. Notre objectif était de disputer les 7 matches, on en a joué 5, il en reste 2. On ne s'enflamme pas", confirme d'ailleurs Patrick Vieira, taulier du milieu de terrain et qui a formé un mur quasi infranchissable avec Claude Makelele. Après la Furia et la Seleçao, les Bleus vont donc tenter de franchir l'obstacle portugais. Une nouvelle équation à résoudre car Luiz Felipe Scolari, champion du monde en 2002 avec le Brésil, ne se laissera certainement pas enfermer dans les schémas qui ont été fatals à l'Espagne et au Brésil.
L'expérience des anciens
Le jeu portugais paraît moins huilé mais tout aussi efficace que celui des Brésiliens. Cette équipe garde moins la balle, elle évolue davantage par a-coups avec Figo et Cristiano Ronaldo dans le rôle de pistons. Mais c'est encore une autre histoire et les Bleus n'en sont pas encore là. "Nous avons une semaine pour bien travailler et trouver leurs points faibles. Il ne faut surtout pas croire que tout est arrivé. On a déjà parlé pour se dire que le plus dur reste encore à faire", reconnaît William Gallas.
Les joueurs auraient donc déjà parlé de la suite des événements dès le match contre le Brésil remporté ! La maturité et l'expérience des anciens a déjà frappé. Le souvenir de l'Euro 2000 et d'une qualification arrachée aux Portugais en demi-finale, déjà, sera sans doute un moteur important. "On ne doit pas s'arrêter car notre objectif reste de remporter la compétition. Je suis très content, je vais pouvoir jouer à Munich ce qui aura une saveur particulière pour moi", insiste Willy Sagnol. Suivez le guide
pour le Stade Sportif Gafsien (Kamel39)